Le bas-débit à bricoles: Le cours de la Liberté a encore grimpé

20 décembre 2005

Le cours de la Liberté a encore grimpé



Le romancier Orhan Pamuk est jugé pour «insulte à la nation turque», après une interview donnée à un journal suisse où il évoquait les massacres «d'un million d'Arméniens (sous l'Empire ottoman, ndlr) et de 30 000 Kurdes». Saisis par une plainte d'un écrivain nationaliste au nom de l'article 301 du nouveau code pénal, les juges d'Istanbul avaient estimé, le 16 décembre, qu'ils ne pouvaient poursuivre la procédure «sans une claire injonction» du gouvernement. La prochaine audience est prévue pour le 7 février.

Orhan Pamuk, un des plus grands écrivains turcs contemporains et lauréat du prix Médicis étranger cette année pour "Neige", est en procès pour insulte à l'identité nationale turque. Pour avoir tenu les propos suivants : "Trente mille Kurdes et un million d'Arméniens ont été tués sur ces terres et personne n'ose en parler, à part moi".

Le report du procès est motivé pour pouvoir vérifier que l'article 301 du tout nouveau code pénal, qui réprime les atteintes et insultes contre la République turque, peut être appliqué rétroactivement au cas Pamuk .

Les pressions européennes se faisant, les critiques locales (l'Europe "essaie d'exercer des pressions sur notre justice") sont contrebalancées par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui a pris publiquement position en faveur de la liberté d'expression et de Pamuk. Aux dernières nouvelles, Cemil Cicek, le ministre de la Justice, aurait laissé entendre que les poursuites pourraient bien être abandonnées.

On peut leur envoyer nos députés français ; ils ne mettraient pas longtemps avant de trouver le rôle positif joués par l'Empire ottoman sur le développement des peuples kurdes et arméniens.