Le bas-débit à bricoles: Un mois après

28 septembre 2005

Un mois après


La Nouvelle-Orléans continue d'offrir un paysage apocalyptique, un mois après la catastrophe. Dans les rues, des corbeaux survolent des arbres affalés contre des toitures effondrées, des bus sont en travers de la route... dans la dominante brune d'une boue pestilentielle.

Avec le cyclone Rita, samedi dernier, c'est toujours un quartier pauvre à l'est de nouveau inondée à 15% après une rupture de digue.

Bonne nouvelle d'un signe de retour à la vie, les habitants d'Algiers ont été autorisés lundi à rentrer chez eux, de même que les commerçants du centre-ville.
Les vols commerciaux ont aussi repris à l'aéroport et l'électricité a été rétablie dans le quartier historique du «Vieux Carré» et certaines rues du quartier des affaires.
«Nous progressons: les commerces rouvrent, nous avons des hôpitaux accessibles...», a déclaré mardi à la presse le maire Ray Nagin.

Mais il reste un travail titanesque à accomplir, à l'image de la fourmilière de réparateurs de lignes électriques et téléphoniques et d'immigrants employés à nettoyer la ville, sans compter les 9000 militaires présents ( dont 4000 gardes nationaux).

Les principales digues, provisoirement réparées, sont à reconstruire. La mairie ne cherche pas non plus à embellir le tableau: «Vous rentrez à vos risques et périls (...) Il y a encore de nombreux problèmes de santé et de sécurité», avertit-elle dans un communiqué, précisant qu'enfants et personnes âgées ne devraient pas s'y risquer.

Autres contraintes : couvre-feu de 18h à 8h, hôpitaux aux capacités limitées, écoles fermées et ramassage d'ordures quasi-inexistant.

L'essentiel de la ville reste vidée de ses 485 000 habitants, sans musique, sans courant et sans eau potable, tandis que de nombreuses rues n'ont pas été déblayées des amas de ferraille et détritus charriés par les eaux.

Dans le 9ème district, quartier pauvre le plus touché, une vingtaine de croix ont été plantées dans l'herbe brunie, à côté d'un cercueil métallique surmonté de l'inscription «9ème district, reposez en paix», alors que Katrina a tué au moins 885 personnes en Louisiane. C'est l'oeuvre de Jeffrey Holmes, un artiste de 40 ans: «C'est le champ des cris silencieux», explique-t-il.

«C'est une ville fantôme où l'on voit des véhicules blindés légers de temps à autre et c'est tout», raconte un habitant de 32 ans. «Le plus grand défi ici, c'est de rester sain d'esprit».

Adapté librement de cyberpresse.ca